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Thrips indigènes et tropicaux : comment et pourquoi les différencier
Par Lady Bug Phytoprotection
Publié le 2024-11-05

Les thrips sont l’un des insectes ravageurs les plus répandus dans les plantes ornementales et potagères. Il existe des milliers d’espèces et autant d’avis sur la meilleure manière de les traiter.

Lorsqu’on parcourt les groupes de discussion et les contenus sur le sujet, les thrips y sont habituellement abordés comme un problème générique. De fait, on vous propose des solutions contre « les thrips » en général. Dès lors qu’on les aperçoit, il faudrait appliquer tel produit, changer complètement le terreau, etc.

Nous croyons qu’il s’agit d'une mauvaise approche et que c’est ce manque de nuances qui est à l’origine de bien des échecs et des découragements dans le traitement des thrips. On vous explique.

Une distinction importante

Nous avons choisi de diviser les différentes espèces de thrips en deux catégories distinctes. Nous les nommons thrips indigènes et thrips tropicaux. La première regroupe les espèces de thrips naturellement présentes en Amérique du Nord et adaptées à notre climat. Autrement dit, celles qui survivent à notre hiver et qui sont susceptibles d’attaquer les plantes à l'extérieur. La deuxième regroupe les espèces de thrips originaires d’autres climats, qui ne sont pas naturellement présentes chez nous et qui prolifèrent à l’abri de l’hiver. Elles sont toujours propagées d’une culture intérieure à l’autre et leur apparition est généralement causée par l’introduction d’une plante infestée.

Qu’est-ce que ça change dites-vous ? Et bien figurez-vous que les individus de ces deux groupes ont un cycle de vie légèrement différent et que ce détail change tout.

La pupaison au sol

La pupe est le stade de développement du thrips entre la larve et l’adulte. Au moment d’entrer en pupaison, les thrips d’espèces indigènes se laissent tomber au sol. Ils effectuent cette transformation dans le premier pouce du terreau pour remonter dans le feuillage une fois matures. Chez les thrips d’espèces tropicales, ce phénomène ne se produit pas. Ces thrips demeurent au niveau du feuillage en tout temps.

Comprendre la stratégie

Pour qu’un traitement contre les ravageurs soit efficace, il doit répondre à un critère important; cibler tous les stades de croissance simultanément. Si on déloge les individus adultes sans s’assurer d’éliminer les pupes, on n’obtiendra qu’une amélioration temporaire de la situation. À l’inverse, si on traite les pupes en ne ciblant pas les autres stades de croissance, de nouveaux œufs seront pondus et l’infestation persistera.

Vous l’avez bien compris. Puisque les thrips indigènes et tropicaux se développent en partie à des endroits différents de la plante, on ne les traite pas de la même manière.

La bataille en surface

Dans le cas des thrips tropicaux, tous les stades de croissance se déroulent sur le feuillage. Vous pourrez en déloger la majorité à l’aide d’un jet d’eau suffisamment puissant. Les chrysopes vertes seront très efficaces à la fois contre les adultes et les pupes restantes alors que les Amblyseius swirskii permettront de traiter les larves.

En ce qui concerne les thrips indigènes, seuls les larves et les adultes pourront être traités sur la plante. Vous pourrez, ici aussi, effectuer un bon nettoyage à l’eau. Les Neoseiulus cucumeris seront efficaces pour traiter les larves et les chrysopes vertes se chargeront encore une fois des adultes. En revanche, vous devrez également traiter les pupes en terre.

La bataille souterraine

Afin de traiter les pupes de thrips indigènes, vous pourrez utiliser des prédateurs de sol; les Stratiolaelaps scimitus ou les nématodes. Si votre situation vous inquiète et que vous souhaitez frapper fort, l’association de ces deux prédateurs de sol est particulièrement efficace.

Comment les différencier

À présent que nous comprenons les différences entre ces espèces de thrips et la manière de les traiter, il ne reste plus qu’à savoir les différencier.

Le type de plante touchée peut être révélateur de la catégorie de thrips rencontrée puisque l’origine des plantes et de leurs parasites est généralement liée. Les plantes d’intérieur, tout comme les thrips qui les affectionnent, sont habituellement d’origine tropicale. Les thrips qui touchent les plantes potagères comme les légumes et les fines herbes sont habituellement d’espèces indigènes.

Vous pourrez également établir votre diagnostic en relevant leur couleur. Bien que les larves de toutes les espèces de thrips soient semblables, la couleur des adultes est plus révélatrice. Posez-vous simplement la question suivante: est-ce que certains de mes thrips sont noirs ou bruns foncés? Si la réponse est “oui”, vous êtes certainement en présence de thrips tropicaux. Autrement, vous êtes fort probablement en présence de thrips indigènes.

Conclusion

En résumé, si vous êtes en présence de thrips adultes noirs ou bruns foncés, donc de thrips tropicaux, vous pourrez traiter la plante en introduisant des chrysopes et des Swirskii. Si vous êtes en présence de thrips adultes beiges ou bruns pâles, donc de thrips indigènes, vous devrez traiter la plante et le terreau. Vous pourrez utiliser des Cucumeris et des chrysopes, ainsi que des nématodes et/ou des Stratiolaelaps.

Dans tous les cas, identifiez les coupables avant d’investir temps et argent dans un traitement et méfiez-vous des solutions qui ne tiennent pas compte de ces différences.

Vous êtes maintenant en meilleure position pour remporter votre combat contre les thrips. Pour plus d’information, consultez nos fiches ravageurs sur les thrips indigènes et les thrips tropicaux.

Bonne lutte !

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