Si vous êtes comme de nombreux jardiniers et amateurs de plantes d’intérieur, vous avez peut-être le réflexe de recourir à des insecticides lorsque vous rencontrez un insecte indésirable. Si tel est le cas, sachez que vous risquez de trouver ces étalages partiellement vides lors de votre prochaine visite en jardinerie.
Que se passe-t-il ?
Depuis une dizaine d’années, on observe une tendance au resserrement des règles entourant l’usage de pesticides au Canada comme ailleurs dans le monde. Les villes de Montréal et de Québec, entre autres, se sont dotées de règlements restreignant l’utilisation de pesticides à usage domestique sur l’ensemble de leurs territoires.
Jusqu’à tout récemment, la vente de pesticides au Canada reposait sur une classification fédérale relativement complexe, tenant compte de la toxicité des ingrédients actifs, des usages autorisés et des formats de produits. En pratique, ce système demeurait assez permissif, à en juger par la quantité de produits disponibles sur les tablettes.
Mais le gouvernement du Québec vient d’adopter une réglementation beaucoup plus restrictive. Depuis le 6 juillet 2025, les produits contenant certains ingrédients actifs sont désormais totalement interdits à la vente sans égard à leur statut d'homologation. L’interdiction vise notamment les produits à base de perméthrine, de pyréthrines et de tétraméthrine, qui sont couramment utilisés par les amateurs de plantes d’intérieur.
Concrètement, cela signifie que certains des produits les plus populaires contre les thrips, les pucerons, les cochenilles et autres ravageurs ne seront plus disponibles au Québec. Citons, par exemple, le Bug-Tek, le Doktor Doom et le Pro-Perm.
La tendance à la réglementation des pesticides semble également se répandre. Des États comme ceux de la Californie, de New York et du Vermont sont en voie d’adopter divers types de mesures et des consultations équivalentes sont en cours dans plusieurs pays membres de l’Union européenne.
Quelles sont les alternatives ?
Une chose est certaine : les insectes ravageurs, eux, ne sont pas près de disparaître. Une idée reçue veut que les pesticides soient la seule manière de venir à bout d’une infestation d’insectes. Faut-il alors baisser les bras ? Pas du tout. La plupart des infestations sont tout à fait traitables sans produits chimiques. Voici les alternatives efficaces :
Le nettoyage à l’eau : Simple et redoutable
Un bon nettoyage à l’eau permet, à lui seul, de retirer la vaste majorité des ravageurs présents sur une plante. Pour ce faire, armez-vous d’un jet d’eau puissant tel que celui de la douche ou d’un pistolet d’arrosage. Cette méthode est efficace dans la mesure où le nettoyage est complet et que toutes les surfaces de la plante sont traitées. Pour éradiquer l’insecte entièrement, il faudra habituellement répéter le nettoyage quelques fois ou l’associer à la lutte biologique.
Les produits alternatifs
Le savon noir et les savons insecticides peuvent dissoudre les membranes protectrices des insectes et obstruer leurs voies respiratoires, ce qui les déshydrate ou les asphyxie. Ils ne remplacent pas le nettoyage à l’eau mais peuvent offrir un coup de main supplémentaire lorsque utilisés conjointement avec ce dernier. Les huiles horticoles peuvent également s’avérer très efficaces, à condition de les utiliser en suivant les recommandations du fabricant.
La lutte biologique : Votre arme secrète
Enfin, la lutte biologique, qui gagne en popularité, consiste à introduire des prédateurs naturels pour traiter les populations d’insectes nuisibles. Ce sont des acariens, des coccinelles, des micro-guêpes et d’autres types d’insectes qui ciblent des ravageurs spécifiques tout en étant inoffensifs pour les plantes, les humains et les animaux de compagnie.
Ils sont extrêmement efficaces lorsqu’ils sont introduits suite au nettoyage parce qu'ils permettent de traiter tout individu restant et de prévenir la réinfestation. Notre catalogue contient une quinzaine de produits adaptés à différentes situations qui sont disponibles en cueillette gratuite chez l’un de nos partenaires ou en livraison à domicile.
En conclusion
L’interdiction récente de plusieurs pesticides modifie l’offre disponible pour les jardiniers amateurs, mais elle ne signifie pas que vous devez renoncer à la protection de vos plantes. En misant sur les méthodes mécaniques, les produits alternatifs et la lutte biologique, il est tout à fait possible de venir à bout des ravageurs.
Pour connaître tous les produits visés, consultez les listes publiées par le Gouvernement du Québec.